Avec le début d’année, les principaux pourvoyeurs de contenu réorganisent leur calendrier à l’aune des prévisions sanitaires pour les mois à venir. Généralement, ces observations se traduisent par davantage de retards, pour ceux qui avaient notamment choisi de cibler le premier trimestre 2021, dans un élan d’optimisme largement précipité. Il arrive toutefois que certains films tombent plus tôt que prévu : chez Warner Bros.Matrix 4 était par exemple avancé de quelques mois. Les décideurs (ça te va ça ?) repositionnent également la sortie de Godzilla vs Kong, annoncé aux Etats-Unis pour le 26 mars prochain après avoir annoncé pour le 21 mai pendant de longs mois.

La rédaction de Deadline n’explique pas cet étrange correction de tir dans le calendrier des sorties WarnerMedia pour le début d’année. Aux dernières nouvelles, l’entreprise avait décidé de bloquer l’offre de rachat proposée par Netflix à Legendary Pictures, en charge de la franchise de monstres géants, pour proposer Godzilla vs Kong au cinéma et sur HBO Max. Comme d’hab’, l’idée serait de faire la publicité de la plateforme de vidéo-à-la-demande du groupe AT&T – une bonne nouvelle pour ceux qui trouvent normal de consommer un film de bestioles titanesques sur un téléviseur. Pour les autres, il faudra risquer la contamination en se rendant dans les quelques salles de cinéma ouvertes aux Etats-Unis.

Requiem pour un Kong

Paradoxalement, Warner préférera protéger le long-métrage The Many Saints of Newark, initialement prévu pour le mois de mars et décalé au mois de septembre encore très récemment. Le calcul est simple : les adaptations de séries télévisées, généralement moins coûteuses que les blockbusters gourmands en effets spéciaux, ont un intérêt à sortir en salles pour rentabiliser une base d’abonnés. Les fans des Soprano sont probablement déjà clients de la chaîne HBO, voire de la plateforme HBO Max, et cette extension de la série n’aurait donc pas fédéré de nouveaux abonnés. Autant le sortir en salles (et en streaming, au cas où) pour marquer le coup, se faire un peu de fric et obtenir une couverture médiatique supérieure à celle d’un simple « téléfilm ». Le succès de l’adaptation en long-métrage de Downtown Abbey a prouvé la valeur de ce genre d’exercices.

A l’inverse, Godzilla vs Kong est, au départ, un film produit en majorité par une autre société – Warner Bros. n’étant pas majoritaire dans les coûts de production, le projet peut être transformé en une énième semi-exclusivité pour la plateforme HBO Max sans essuyer de grosses pertes en interne. Le film d’Adam Wingard se montrait récemment avec de premières images dans une revue d’effectifs publiée par le studio pour ces projets distribués à la fois dans les salles et sur le service de streaming, aux côtés de Space Jam 2The Suicide Squad, etc.

A voir si le public se montrera réceptif à cette version « petit format » des deux monstres géants, ou si le jeu sur les échelles de tailles fonctionnera dans le cadre plus cadenassé de la télévision du salon. Encore quelques semaines de patience pour découvrir Godzilla vs Kong, probable dernier film de la franchise de Legendary sur les bestioles titanesques (aucun autre projet n’a été annoncé pour la suite).

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