Netflix double la mise au Royaume-Uni. Dans un communiqué officiel, le géant de la vidéo-à-la-demande a annoncé un renfort d’investissements sur le territoire britannique chiffré à un milliard de dollars (ou 750 millions de livres sterling), tirant les enseignements des succès de cette année. La popularité de séries telles que The Crown ou Sex Education auraient motivé le diffuseur, qui avait déjà investi 500 millions de dollars au Royaume-Uni l’an dernier. D’autres programmes basés sur ce territoire (Enola Holmes) se seront hissés dans les sommets d’audience de la plateforme Netflix cette année, en rappelant au passage que ce pays d’Europe représente la seconde plus grosse base d’abonnés au service après les Etats-Unis.
Etonnamment, Netflix intègre la série The Witcher, empaquetant une distribution essentiellement britannique, dans cette catégorie de séries fabriquées en Angleterre pour refléter cet investissement massif – ce qui paraît plus étonnant, attendu que cette adaptation des romans d’Andrzej Sapkowski est pilotée en partie par la société de production tchèque Stillking Films, tournée en Europe de l’Est entre la Hongrie et la Pologne, et dirigée par Sean Daniels, producteur très américain. Comme d’hab’, tout n’est peut-être qu’une question d’accent.
Netflix UK
Depuis son entrée sur le marché britannique, Netflix ne cesse de gagner des parts de marché, avec une évolution constante d’année en année pour cumuler à un ensemble de 13 millions d’abonnés. Un parc de consommateur qui se positionne en seconde place derrière les Etats-Unis, où Netflix dénombre 69 millions de comptes payants. L’enseigne ne compte pas se séparer de cette base installée, que cherche à lui ravir son concurrent principal sur la vieille Albion, Prime Video, avec ses 8 millions d’abonnés en constante évolution. Très largement enrichies par la pandémie, les plateformes de vidéos-à-la-demande sortent les carnets de chèque pour le contrôle des territoires anglophones (ou les productions s’exportent mieux à travers le monde, du fait de la domination linguistique de l’Anglais).
En parallèle de cet afflux de capitaux dirigés vers le Royaume-Uni, Netflix investit un autre milliard de dollars cette année pour l’ouverture d’un ambitieux studio de production au Mexique, annoncé récemment. Une bagatelle pour l’entreprise : sur les trois premiers trimestre de cette année, la plateforme aurait engrangé 18 milliards de dollars de chiffre d’affaire, une année record en parallèle de la progression du loisir domestique suite aux mesures de confinement. Si vous vous demandez le morceau préféré de Reed Hastings en ce moment, on vous résume : la moulaga, donnez moi la moulaga.