« Ah, Hubert, you are so French ! » (ah non, damn, ‘ttendez on la refait). Sans surprises, Netflix proposera bien une seconde saison pour la série Emily in Paris, curiosité du catalogue de la plateforme de vidéo-à-la-demande à cheval sur deux pays. Créée par la scénariste Darren Star, à l’origine de Sex & the City, qui s’achevait déjà sur une escapade dans la capitale française, cette production vaguement caricaturale décrit l’exode d’une jeune américaine dans la vingtaine chargée de diriger un service de marketing pour une grande marque locale.

Posant le regard naïf des Etats-Unis gentrifiées sur les rues et les moeurs de notre bonne vieille Lutèce, la première saison d’Emily in Paris sera parvenue à trouver son public contre les railleries des critiques francophones, et l’esprit bougon de nos citadins prompts à faire remarquer que là, en fait, à deux pas de la boulangerie où l’héroïne s’installe pour déguster un succulent croissant au beurre, bah en fait, un clodo’ venait de pisser deux heures plus tôt. Entre les comparatifs hasardeux sur le prix réel de l’immobilier et l’abus de selfies rigolos parodiant la vision fantasmée de Paris proposée par Star et ses équipes, la série s’était hissée jusqu’au dix séries les plus regardées sur les plateformes de streaming au moment de sa sortie, selon l’agrégateur d’audimat virtuel Nielsen.

Emily in Barbès

Pour annoncer cette seconde saison, les équipes de Netflix font le choix de faire parler la patronne de l’héroïne dans une lettre fictive, qui étend le contrat de sa protégée en France en se moquant gentiment du personnage par la même occasion. On oserait pas vous la traduire tant le communiqué reflète l’esprit entier de cette production, mélange de franglais hasardeux et de ces tournures couillonnes que les Américains nous envient étonnamment – vous pouvez retrouver la missive dans le lien source de l’article, c’est sympatoche même si vous ne parlez pas la langue.

Au chapitre du un peu moins drôle, on regrettera que Netflix choisisse de renouveler Emily in Paris et The Witcher, deux productions signature et largement discutées dans les médias (en bien ou en mal) en reflet de la vague récente d’annulations pour des produits de qualité, quoi qu’un peu plus discrets. En l’occurrence, la plateforme mettait récemment fin à la série Away, ainsi qu’à GLOWI Am Not Okay With ThisThe Dark Crystal : Age of Resistance entre autres nombreuses nouveautés sabordées au bout d’une seule saison. Une optique d’entonnoir qui laisse de moins en moins de place à l’échec ou au succès mitigé, pour capitaliser sur les phénomènes immédiats, dans le cadre d’une guerre pour la conquête du marché du streaming où Netflix minimise les risques, quitte à abandonner trop vite des projets qui auraient mérité un soutien de long-terme. « Would you like me to go back to my plane ? », comme on dit là-bas, pour exprimer la colère ainsi que la stupéfaction.

Source