Depuis quelques semaines, le web s’arrache les cheveux sur le cas de Cyberpunk 2077. Projet pharaonique développé par les Polonais de CD Projekt Red, le titre se sera matérialisé sur la toile comme le dernier avatar des sempiternelles problématiques de « crunch » au sein de l’industrie – une masse salariale harassée pour terminer le jeu dans les temps, avec l’accord tacite du consommateur prompt à récompenser ces pratiques en se ruant sur le produit, au prix fort et sans protestation. Mais Cyberpunk 2077 a aussi contre lui de ne pas opérer au même niveau de performance selon la plateforme – voire même proposer d’étranges différences en fonction la carte graphique utilisée par les joueurs PC.

Simulation looking for Stimulation

Un curieux paradoxe pour une oeuvre censée exposer les problèmes des sociétés futuristes rompues à l’imaginaire « cyberpunk », pensées pour souligner le problème des séparations de classes en fonction du pouvoir d’achat, et de l’accès aux technologies de pointe. Et, bien entendu, présenter un monde où le salariat n’a plus aucun pouvoir face aux décisions entrepreneuriales. Une sorte de méta-foutage de gueule – cela étant, dans le monde du présent, Jeff Bezos et Amazon financent directement la série The Boys qui se paye allégrement la tête des corporations tutélaires, il est donc bien possible que l’ont ait atteint un stade d’évolution naturel du capitalisme (dit « ultra-cynique ») sans avoir été prévenus. Le constat critique sur la qualité du jeu reste toutefois unanime : comme d’habitude, de la bonne came de la part de CD Projekt.

Pendant que les annotateurs de Wikipédia se bastonnent pour épurer la page officielle du jeu de toute polémique ou avis contraire, de bonnes choses sortent toutefois de Cyberpunk 2077 (y compris pour les joueurs les moins fortunés). Au hasard, le bon Malec, vidéaste amateur d’animation japonaise et habitué au mélange des imaginaires, publie une vidéo consacrée à cette aventure futuriste, croisé avec les animés Bubblegum Crisis et Akira. Intitulée « si Cyberpunk 2077 était un animé », le projet marche dans les pas de son travail sur The MandalorianFortnite ou Rick & Morty – autant de chouettes vidéos de la part d’un grand bonhomme, qui fera un jour un film Batman avec Booba dans le rôle titre.

Juste retour des choses pour l’imagerie cyberpunk, dérivation de visions japonaises sur le futur parties de Katsuhiro Otomo et Neuromancer pour former un dialogue nourri entre deux cultures, deux côtés du Pacifique. Comme d’hab’, il s’agira de rattraper les bons animés qui auront inspiré Malec pour les curieux, en attendant de voir ce que Netflix concocte sur Cyberpunk 2077 d’ici les années à venir.

Source