Wonder Woman 1984 se précise enfin. Après de longs mois de palabres dans les bureaux des studios Warner Bros., pris dans l’étau pandémique avec des salles encore fermées à New York, en Californie et dans plusieurs grands pays d’Europe, une décision a été prise. Aux Etats-Unis, le film de Patty Jenkins sera disponible à partir du 25 décembre prochain, à la fois au cinéma et sur la plateforme HBO Max, sans surcoût et pour une durée d’un mois. Assumant de ne plus vouloir repousser, le studio jette le projet Wonder Woman 1984 dans l’arène pour un test à plusieurs échelles : observer la réussite du film en salles malgré la pandémie de COVID-19, pour confirmer ou infirmer les enseignements tirés sur l’exploitation de Tenet, et faire la promotion de la plateforme HBO Max, en retard par rapport à ses concurrentes Netflix et Disney+.
De son côté, Warner Bros. France annonce que le film sera disponible (en salles) le 16 décembre prochain. Dans la plupart des pays où HBO Max n’est pas encore importée, le format de la sortie au cinéma devrait être largement adopté, plutôt que de proposer le projet sur des plateformes de VOD concurrentes. Une bonne nouvelle pour notre territoire, qui récupère au moins un blockbuster pour la fin d’année. Reste maintenant à voir si l’horizon du déconfinement, prévu pour le 1er décembre, sera maintenu par le gouvernement français.
Like a robot from 1984
Aux Etats-Unis, le choix de Warner Bros. a tout l’air d’une résignation dans les règles, après avoir repoussé pendant plus d’un an le Wonder Woman 1984 de Patty Jenkins, prévu au départ pour novembre 2019. En parallèle, le studio avance sur toute une batterie de projets dont les tournages ont pu reprendre récemment, et doit certainement craindre l’embouteillage à prévoir pour 2021, vers qui ont déjà fui l’ensemble des grosses productions de cette année. Autant se débarrasser du problème Wonder Woman, succès financier peu probable compte tenu de sa campagne de promo’, soutenue sur près d’un an, et faire la publicité de la plateforme HBO Max en parallèle.
On notera que Warner Bros. aura fait partie des rares studios à « tenter le coup » sur le déroulé d’une année où l’ensemble des rats avaient choisi d’abandonner le navire. Dans la politique des auteurs qui tient lieu de charte aux studios pour les réalisateurs assez côtés, Tenet sera bel et bien sorti cet été contre les recommandations des spécialistes de l’industrie, et avec la large désertification des sorties, risque bien de se retrouver en tête des différents listings des grands blockbusters de 2020, faute de concurrence. De la même façon, Marvel Studios ne sera pas parvenu à intercaler le moindre projet cette année, faisant de Wonder Woman 1984 et Birds of Prey les gagnantes par défaut de l’occupation de l’espace médiatique, sans forcément accumuler les milliards de l’entreprise concurrente.
Seule certitude : le gars qui avait conseillé de décaler le film de Patty Jenkins de novembre 2019 à juin 2020 a forcément été viré depuis (les visionnaires, parfois, ont trop d’avance sur leurs contemporains). Rendez-vous le 16 décembre prochain en France pour la sortie de Wonder Woman 1984.