Netflix est partout (si, regardez). Dans la cadre de la tournée promo’ du film Mank, David Fincher a eu l’opportunité d’échanger avec les Français du magazine Première, pour évoquer une donnée inédite de son actualité de metteur en scène : pour les quatre prochaines années, le bonhomme opèrera dans le cadre d’un contrat d’exclusivité avec Netflix, sans limitation apparente sur les modalités des futurs projets à venir. L’information enterre (en partie) le rêve d’un The Social Network 2 par Aaron Sorkin et David Fincher, à moins que la plateforme n’ait envie d’acheter les droits du premier film détenus par Sony Pictures. Il va falloir que le scénariste se fasse une raison.
Mank, facteur décisif ?
Avant de s’attaquer à la mise en scène de Mank, biographie fantasmée du co-scénariste de Citizen Kane, Herman Mankiewicz, David Fincher avait slalomé entre différents projets, tous avortés avant terme. Au détour des séries HBO tuées dans l’oeuf, du projet de remake de Strangers on a Train ou d’une suite au film World War Z, le cinéaste passera plusieurs années à hésiter entre plusieurs envies, ou à se heurter au refus de financiers en cols blancs pas forcément préparés à investir sur les rêves de cet immense metteur en scène. Six ans séparent Mank de son dernier projet de long-métrage, Gone Girl, avec la parenthèse de la série Mindhunter, également produite par Netflix, dans l’intervalle. Cette aventure particulière l’aurait apparemment vidé de ses forces, au point de ne pas se motiver pour mettre en route une troisième saison, pourtant attendue par de très nombreux fans.
La perspective de voir David Fincher s’installer sous une seule enseigne, assez à l’aise avec son travail pour signer les chèques, a ceci de rassurant : si Mank s’avère être un succès, le bonhomme ne devrait plus avoir trop de problèmes pour faire valider le projet suivant. Dans le cas contraire, son contrat d’exclusivité l’obligerait de toutes façons à proposer un autre produit pour Netflix, quitte à accepter de transiger. Humble, le bonhomme n’évoque pas les premiers bruits de couloir vis-à-vis de la course aux Oscars, dans laquelle Mank semble déjà se positionner.
« En fonction de la réception de Mank, je vais soit aller les voir tout penaud en leur demandant ce que je peux faire pour me racheter, soit me présenter avec l’attitude du connard arrogant qui exigera de faire d’autres films en noir et blanc (Rires.) Non, je suis là pour leur livrer du ‘contenu’ – quel que soit le sens de ce mot – susceptible de leur amener des spectateurs, dans ma petite sphère d’influence. »
L’ensemble de l’entrevue de David Fincher est à retrouver dans Première #512, actuellement dans les kiosques.